Particularités ferroviaires

Les particularités ferroviaires

Société d’Histoire de Chute-aux-Iroquois

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Les particularités ferroviaires

Société d’Histoire de Chute-aux-Iroquois
Coll. : Musée McCord

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Labelle et son dépôt ferroviaire vers 1922

Labelle est un centre ferroviaire important à partir de 1893 en tant que terminus de la voie ferrée.

Après l’arrivée du train à Mont-Laurier en 1909, le Canadien Pacifique transforme ses installations à Labelle pour en faire un véritable dépôt ferroviaire. Un garage équipé pour réparer les locomotives est érigé, une table tournante installée à l’entrée de celui-ci, un nouveau château d’eau apparaît ainsi qu’une chute à charbon, la seule entre Saint-Jérôme et Mont-Laurier.

Sur cette photo apparaît la première gare, le garage à locomotives, le château d’eau et la table tournante.

À l’arrière de la gare, l’hôtel Larocque et plus loin, le pont couvert. Tout au fond, se dressent l’église et le couvent.

Société d’Histoire de Chute-aux-Iroquois
Coll. : Réjean Nivard

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La table tournante de Labelle

La table tournante est utilisée pour diriger les locomotives vers l’entrée du garage afin de les inspecter, les réparer ou les nettoyer. Elle peut aussi servir au changement de direction de l’engin. Cette table tournante est enlevée en 1942 et remplacée par un « Y » (wye).

En arrière, la montagne des vaches, qui deviendra la montagne du Dépôt.

Société d’Histoire de Chute-aux-Iroquois

4

La chute à charbon de Labelle vers 1950

Ce bâtiment sert à alimenter en charbon les locomotives à vapeur. Il est démoli à la disparition de ce type de locomotive.

(Coll. : Réjean Nivard)
Société d’HIstoire de Chute-aux-Iroquois

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La draisine (put-put)

Wagonnet à moteur fréquemment utilisé pour la surveillance et l’entretien des voies ferrées.

Trois photos la représentent.

D’abord, photographiée vers 1905 à Lac Mercier, une draisine simple près de laquelle est assis Lorenzeau Gaudreau, contremaître de section et ingénieur de chemin de fer. (Coll. : Bréard)

Puis une draisine double, prête à transporter des travailleurs pour une inspection dans la région de Sainte-Agathe-des-Monts le 25 août 1914.

Une dernière, sur laquelle pose, vers 1940, une équipe de cheminots de Labelle dédiée à l’entretien de la voie ferrée.

Société d’Histoire de Chute-aux-Iroquois

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Charrues du rail

Dans ce pays au rude hiver, les charrues du Canadien-Pacifique demeurent une nécessité pour dégager les voies enneigées.

Les gares sur le parcours du P’tit train du Nord

Les gares

Société du patrimoine SOPABIC

1

Les gares des Laurentides

2

Gare de Saint-Jérôme (après 1897)

La première construction pour la gare est rudimentaire. Elle sert surtout à l’entreposage de marchandises. En 1897, on bâtit une nouvelle gare de style « cottage orné » à deux étages et aux assises solides. C’est un bâtiment rectangulaire, à oriel orné de lucarnes à l’étage, à toit en croupes aux rebords larges avec avant-toit du côté de la voie, supportés par des consoles.

3

Gare de Shawbridge / Prévost

La gare de style « néo-gothique-chalet-suisse » est construite en 1893 par la compagnie Montreal & Western Railway, agrandie après 1914 et un peu modifiée durant les années subséquentes. En 1920, diverses installations de skis se développent. Shawbridge est le point de départ vers 1930 de la piste « Maple Leaf », piste de ski de fond établie par Herman Smith Johannsen (Jackrabbit), elle relie les gares de Shawbridge /Prévost à Mont-Tremblant.

Société d’Histoire de Chute-aux-Iroquois

4

Gare de Piedmont (après 1935)

Originalement la gare porte le nom de Saint-Sauveur. En 1923, lorsque Piedmont se détache de Saint-Sauveur, le nom est modifié pour celui de gare de Piedmont. Sa gare est détruite par le feu en 1935 et elle est reconstruite dans le style « néo-gothique ». Cette gare est démolie vers 1982.

5

Gare de Sainte-Adèle

La gare est construite par le Canadien Pacifique dans le style « cottage orné » en 1891 sur le territoire de Sainte-Adèle.

En 1918, cette paroisse est séparée en deux entités et la nouvelle paroisse porte le nom de municipalité de la paroisse de Saint-Joseph-de-Mont-Rolland et donc la gare devient la gare de Mont-Rolland.

Outre la gare et sa voie principale, un château d’eau et une petite cour de triage complètent les installations. La gare est démolie vers 1982.

Vers 1906, Rosaire Courchesne est chef de gare et il le sera plusieurs années. Il habite avec sa famille à l’étage supérieur de la gare où naissent d’ailleurs ses huit enfants.

Gare de Sainte-Agathe-des-Monts

Le style « Queen Anne » de cette gare est unique dans les Laurentides et se remarque par un avant-toit supporté par des consoles, par son extrémité arrondie, amplement fenestrée et surmontée d’un toit conique.

Construite en 1892, elle possède deux salles d’attente, une pour les femmes et une pour les hommes. La voie principale est complétée par un Y (wye), une réserve de charbon, un château d’eau et une cour de triage.

 

7

Gare de Saint-Faustin-Lac-Carré

Bâtie en 1893, cette gare présente les caractéristiques du style « néo-gothique ».  C’est un bâtiment rectangulaire d’un étage et demi dont le toit à deux versants est percé, au-dessus de l’oriel, d’une fenêtre donnant sur la voie ferrée.  Elle est agrandie en 1911 et le chef de gare loge à l’étage supérieur.

Société du patrimoine SOPABIC
Coll. : Colette Légaré

8

Gare de Saint-Jovite

Complétée en 1893, cette gare, également de style « néo-gothique » permet de bien apercevoir un élément de décoration souvent utilisé dans ce type de construction : l’épi de faîtage. Il s’agit d’un ornement plat, de forme effilée, placé au pignon du bâtiment.

Quelques années plus tard, la gare est agrandie pour pouvoir offrir deux salles d’attente et vers 1905, un toit est installé au-dessus du quai.

Une longue voie d’évitement de 25 verges, une petite cour de triage et une « cabane de section » forment les installations ferroviaires, connexes de la station.

Comme le transport ferroviaire de passager cesse en 1981, la gare est donc inutilisée. C’est dans ce contexte qu’elle est achetée par George Kelegher et déménagée au centre-ville de Saint-Jovite en 1988 pour être transformée en restaurant.

9

Gare de Lac Mercier/ Mont-Tremblant

Même si le train passe à Lac Mercier depuis 1893, ce n’est qu’en 1904 que le Canadien Pacifique y installe une première gare.

Quelques années plus tard, pour répondre à l’affluence croissante des chasseurs et des pêcheurs, une deuxième gare de style « gare mobile » remplace celle-ci. Il s’agit d’un bâtiment rectangulaire d’un seul étage, à rebord de toit court, sans oriel ni autre ornement.

Si la construction demeure toujours d’un seul étage, elle est ensuite améliorée d’un oriel et d’une avancée de toit supportée par des consoles. Des toits pour recouvrir les quais sont aussi ajoutés.

En 1997, la municipalité de Mont-Tremblant entreprend des rénovations afin de lui donner l’architecture des années 1920 tout en changeant son orientation originale (l’oriel fait maintenant face à la rue).

10

Gare de la Conception

Avec l’arrivée du train à la fin de l’année 1893, c’est un nouveau départ pour le petit village : moulins à scie, commerces, hôtels s’ajoutent à la gare. En 1903, des escarbilles sortant de la cheminée d’une locomotive tombent sur les toitures et provoquent un incendie majeur. La gare est reconstruite mais devient un arrêt sur drapeau.

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Gare de Chute-aux-Iroquois /Labelle

Quand le train arrive à Chute-aux-Iroquois en 1893, une gare de style « néo-gothique » y est construite de même qu’un hangar à charbon, un château d’eau, une voie d’évitement de 30 verges et un enclos pour les animaux en transit. Cette photo prise vers 1920, montre la première gare. Le chef de gare loge à l’étage.
Quelques années plus tard, elle est déménagée un peu plus loin pour loger d’autres travailleurs du chemin de fer et est remplacée, à l’été 1924, par une gare de style « cottage orné ». C’est un bâtiment rectangulaire à oriel, orné de lucarnes à l’étage et à toit à larges rebords. Cette photo de la deuxième gare de Labelle, prise vers 1940, permet de bien visualiser cette description.

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Gare de Rapide-de-l’Orignal /Mont-Laurier

Le train arrive officiellement à Rapide-de-l’Orignal le 30 septembre 1909. Sa gare de style « cottage orné » est terminée deux mois plus tard et porte le nom de Duhamel. En raison de l’achalandage, elle est agrandie d’une deuxième salle d’attente en 1927. Le chef de gare bénéficie lui aussi d’un logement plus spacieux.

Vers 1930, le site comprend également un abri pour locomotives, un hangar à marchandises, un château d’eau, une glacière, la maison du chef de section et la maison des ingénieurs et chauffeurs. De plus, le paysage de la gare comprend une importante cour de triage, un « Y » (Wye), et une dizaine de voies d’évitement.

Les employés du Gray Rocks

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Les employés du Gray Rocks

Employés du Gray Rocks

Liste de noms d’employés recueillis lors de l’exposition

REVIVRE LE GRAY ROCKS Cent ans de villégiature

(18 janvier au 4 février 2018)

Nom

Occupation

Date

Clairette Campeau-Légaré

Salle à diner

1956-1957

Thomas Emond

 Guide au Beauregard

mort noyé en 1935 en sauvant 2 clients américains.

Rosaire Racette

Maintenance

 1950-1965

Henri Emond, Gérard et Octave, Madeleine, Adéline et Thérèse

Michel Gaboury

Chaudronnier

oct. 1987-mars 2001

Jean-Paul Trudel

Cuisine

40 ans service décédé le 8 fév. 2005

Terry Flood

 Ski pro

1964-1966

Franck Voyez

Golf

été 1990

Nicole Paquette

 Réceptionniste

1960

Nathalie Labelle

Serveuse

1979-1992

Marnie Austin Lavigueur

Ecurie

Instructeur de ski

Vendeuse boutique de ski

Boutique de golf

été 1973

1973-1979

1980-1994

été 1976 et 1994-2004

Roger Lavigueur

Caddie Golf Club

Golf shop- asst.golf pro

Instructeur de ski

1958-1964

1965-1973

1971-2005

Elise Voyer

Stagiaire assistante de Butch Staples

Concierge, Marketing, gérante réception, gérante ventes corpo et ventes
groupes-ski

 1990

1991-2000

Paul Loiselle

 Boss boy et serveur

1982-1983

Louis-Philippe Légaré

Maître d’hôtel et gérant des restaurants

2003-2005

Ginette Doyon 

Aide-cuisinière

2005-2007

Blair Miller

Instructeur de ski, marina, maintenance, réception, directeur des opérations, directeur des ventes

1973-2009

Alain Maillé

Entretien ménager et sécurité

2004-2005

L. Johnson

Ecole de ski, downhill

1970-2008

Suzie Johnson

Ecole de ski

1982-fin

M. Brunet

Auditeur de nuit

2007-2008

Suzanne Bernadin

Ventes groupes

1999-2004

Yvette Charron 

Fille de chambre

1960-1961

Guy Giroux

Chauffeur, neige artificielle. Était là pour la première neige artificielle.

 1959-1962

Diane Simard

Les serres

Jérôme Vermette

CRRP, OPCS Laurentide

2018

Pierrette Perreault

Fille de chambre

1974

Réal Bérubé

Concierge

Opérateur au Sommet

1974-1975

1976-2008

Stéphane Côté

Valet

2002 à la fin

Serge Davies

Remontées mécaniques,  En charge de la neige artificielle, et des superfaceuses (BR 400)

1975 à la fin

Bob McLennan

 Instructeur de ski

Assistant directeur de Réal Charrette

1960-1964

1964

Michel Delhaes

Patrouilleur de ski

vers 2005

Daniel Déjardins

Garde-manger

il est décédé en 2017

Lucienne Forgues

 Snack-bar, resto Montagne

Golf, château, équitation, burtch, garde-manger

1978-1985

1989-1994

Danielle Champagne

Boss girl

1976

Diane Robert

Femme de chambre

1968-1977 1980-1993

Gilles Robert

Mécanicien pendant 28 ans

Fin 2002

Serge Labonté

(Plomberie St-Jovite)

1970-2009

Mike Vallon

Ski pro

1976-1987-1989 et 2009

Robert Bouchard

Chasseur

1988-2003

Léo Legault 

Boucher

1967-1968

Pauline Houle-Legault 

Staff party 

1967

Claude Boivin

Chauffeur

1956

Suzel Beauchamp

Instructeur de ski

1980-1987

Red Bélisle

Préposé aux voiturettes

depuis 2006

Philippe Courchesne

Barman

1940-1945

Richard Courchesne

Boss-boy

Serveur table

1972-1973

1974-1975

Danielle D.Matte

Comptabilité, Réception

1971-1996

Paul Legault 

Chasseur, marina 

Golf

École de ski

1989-1990

1991-2000

1992-2000

Luc Décarie

Chasseur

Patrouilleur 

Marina 

1978-79-81

1982-1983

1980-1990

Jean Labelle

Chef exécutif de la cuisine et de la salle à manger. En charge de 3 restaurants

1963-1990

Yvette Lorrain 

Femme de chambre

Oct. 1970-1971

Nicole Cherrier (Joubert)

Réception

Comptabilité

Massothérapeute esthétique

1975-1977

1983-1988

1990-1994

Raymond St-Louis

Laveur de verres avec son père Charlie barman

1942

Amélie Godard 

Loc. embarcation nautique

2003

Louise Charrette

Gardienne d’enfants 

Boss girl, salle à manger 

Serveuse salle à manger

Réception, Switch board

En saison morte, gardien le soir, le jour réception

Réservation

Ecole de ski

1971-1972

1973-1974

1974-1975

1975-1976

1976-1977

 

été 1977

1977-1981

Gérald Lorrain

Maintenance générale

1960-2008

Caroline Lorrain

Day club

2000

Michel Lorrain

Construction des terrains de tennis et ouverture de nouvelles pistes de ski.

1974

Robert Laferrière

Moniteur de ski 

Marina l’été 
Entretien montagne

1969-1977

1970-1975

Vincent Laferrière 

Moniteur de ski

Boutique de ski

Marina l’été. Entre les saisons, responsable de conventions et de publicité aux U.S pour le ski 

1965-1979

1981-1987

1970-1975

Claude Campeau 

Caddie

1959

Daniel Levert

Barman 

1977-2007

Céline Provost 

Fille de chambre

1956-1960

Jean Carpentier 

Assistant-directeur à l’école de ski avec Réal Charrette

1961-1968

Brenda Howard 

Front desk 

1969-1973

Claire Quinn-O.

Réservation et école de ski

1972-1975

Daniel Fleurant

Maintenance ext.et golf

1975-2001

Madeleine Fleurant 

Salle à manger 

1945-1950

François Landry 

Instructeur de ski

Préposé au golf LaBelle

? -2009

Actuel 2018

Gib Dow 

Ecole de ski 

1990-1992

Paul Gagnon 

Pilote aviation Whellair 

2004-2005

Eddy (Edward) Eustace

Pro en titre au golf
Instructeur
Directeur de l’école de ski

1982-1989

Angela Stubbs

 Directrice de l’hôtel 

Golfs Gray Rocks 

1979-2009

2009-actuel

France Paré 

Gérante de réception

 1993-2000

Thérèse Tréguier 

Préposée réception

Chef de réception

Adjointe administratrice

1993-2000

2000-2005

2005-2009

Thérèse Rochon-Labelle 

Femme de chambre 

1960

Lise Labelle

 Femme de chambre 

1960

Marcelle Labelle

 Femme de chambre 

1960

Delphis Labelle 

Aviation

 ?

Renée Giroux-Tréguier 

Téléphoniste

été 1956-57-61

Catherine Eustace

Réception 

2007-2009

Jean-Yves Grandmaison 

Boss-Boy 

1967-1968

Jacqueline Jetté

Secrétaire de M.Wheeler

1958-1965

Georgianna Rochon 

Magasin et boutiques. Elle tricotait à l’année des caisses de bas et de mitaines de toutes les grandeurs pour la saison de ski

1950

Rémi Godard 

Serveur pour le staff

1956-1957

Réal Charrette 

Directeur de l’école de ski 

Directeur du marketing

1948-1982

1982-

Eddy Lavigueur

Cuisinier, chef cuisinier, magasinier

Aldège Matte

Séjourner pendant l’hiver – Entre 1950 et 2009

titre

Séjourner pendant l’hiver

Entre 1950 et 2009

Au tout début des années 1950, Harry Wheeler et Réal Charrette imaginent et élaborent un concept qui associe un développement sportif à l’hébergement. L’idée des « semaines de ski » est née et se concrétise en 1951. Génial, ce tout-inclus avant la lettre deviendra la marque de commerce de l’établissement et signera son succès légendaire. La formule de 1951 comprend, pour 49,95$ : l’hébergement, 7 nuits, 6 jours, 19 repas, plus le billet de remontée, les leçons de ski quotidiennes et les divertissements. S’opère alors une véritable révolution, la clientèle américaine est conquise et afflue en grand nombre.

Devant le succès de la formule et la demande grandissante, le Gray Rocks rénove et agrandit son hôtel en 1955-1956. Désormais, les séjours d’hiver se concentrent vraiment sur le ski. Le patin, les glissades, les « sleigh rides » complètent les possibilités mais sont plutôt accessoires. Dans les deux dernières décennies, des activités intérieures vues comme réconfortantes prennent le dessus comme la piscine, le bain-tourbillon ou les massages au spa.

Améliorer l’aménagement de la montagne

Si les séjours d’hiver se concentrent maintenant sur le ski, les infrastructures de la montagne doivent répondre aux attentes.
Déjà en 1950, un premier télésiège est installé, c’est la plus récente innovation dans le domaine. Suivent, échelonné dans le temps, l’ajout d’autres remonte-pentes, l’expansion du domaine skiable et l’installation des fameux canons à neige. Cette invention technologique apparaît sur la montagne pour la première fois en 1963, elle assurera un enneigement adéquat de novembre à avril! En 1969, sont installés un autre T-Bar et les chaises brunes. En 1973, l’ouverture du versant ouest desservi par les chaises vertes est réalisée. Trois ans plus tard, le versant est et les chaises orange font leur apparition. La disparition des derniers T-Bar et du chalet « The Snow Eagle’s Nest », la construction du chalet Lucile Wheeler, l’installation du télésiège quadruple, l’aménagement du « tapis » pour les débutants et de leur parc réservé et les parcs pour planches à neige marquent les dernières décennies de l’exploitation de la station de ski Gray Rocks.

Consolidation de l’école de ski

En 1948, Réal Charrette est le premier Canadien à accéder au poste de directeur d’une école de ski, la Snow Eagle Ski School, l’école de ski du Gray Rocks. Il la dirigera pendant plus de trente ans.
« Pédagogue inspiré, skieur passionné, il valorise les débutants, à qui il veut transmettre l’amour du ski. À la fin d’une session de cours, il réunit tous les élèves et demande qu’on applaudisse la classe des débutants, à qui il souhaite la bienvenue « dans la confrérie des skieurs ». Pour Réal Charrette, un moniteur de ski est un professionnel de l’enseignement qui doit se comporter comme tel. Il exige de ses moniteurs de la discipline, un comportement exemplaire et une tenue vestimentaire idoine : pantalon pressé, bottines astiquées. » 1*

Pendant tout son mandat, Réal Charrette conduit cette école de ski, à la renommée enviable et en fait la promotion chaque automne en parcourant l’est des États-Unis et le Canada. Il visite les clubs de ski, participe aux salons touristiques et prononce des conférences, valorisant continuellement le concept du ski week de Gray Rocks, concept qu’il a lui-même mis sur pied dès ses débuts à la tête de la Snow Eagle Ski school. Peut-être aussi parce qu’il était un rassembleur, l’idée lui est-elle venue d’installer cette fameuse cloche annonciatrice des regroupements pour le début des leçons de ski… toujours est-il qu’elle a rempli sa fonction jusqu’à la fermeture de la station!

Bien sûr, sous sa gouverne, plusieurs assistants se sont succédé pour l’épauler dans sa tâche car l’école compte jusqu’à 50 moniteurs à temps plein, c’est une grande entreprise! Un de ceux-là est Eddy Eustace, c’est lui qui prendra la relève lorsque Réal Charrette, en 1982 accepte la direction du marketing de l’hôtel. Comme l’école a des bases solides, les directeurs s’inscrivent dans la continuité, mais le ski se popularisant de plus en plus, les fins de semaine verront de nombreux enfants envahir la montagne. Des cours de groupe répartis sur plusieurs semaines leur seront désormais consacrés. Les « locaux » investissent les pentes à leur tour et les parents estiment que leur progéniture a une chance inouïe de bénéficier de l’expertise de cette école légendaire.

Pour mener l’école de ski Snow Eagle jusqu’au « final », deux autres directeurs en ont tenu la barre : Wayne Bradburn et Guy Ouimet.

1*. Danielle Soucy, Des traces dans la neige, cent ans de ski au Québec, Les éditions La Presse

Séjourner pendant l’hiver

titre

Séjourner pendant l’hiver

Quand le Gray Rocks décide d’ouvrir les portes de son hôtel l’hiver, le défi ne porte pas tant sur les divertissements à offrir en cette froide saison que sur le type de clientèle susceptible de s’y intéresser.  

Cependant, pour certains visiteurs financièrement à l’aise ou adeptes de sports hivernaux, cette nouvelle offre de séjour se présente comme une aventure… Déjà le trajet comporte son lot de péripéties possibles car la distance à parcourir des « États » ou de Montréal à l’hôtel, est longue. Le seul moyen convenable est le train, moyen relativement sûr mais avec la neige… on ne sait jamais!

Pourtant quelle récompense une fois arrivés! Au cœur de paysages enchanteurs, dans la blancheur radieuse d’une neige abondante, ils peuvent expérimenter de multiples activités. Ils peuvent explorer le lac enneigé, la forêt ou les champs environnants en raquettes, en traîneaux à chiens ou sur cette nouvelle invention appelée « skis ». Ils peuvent parfaire leur glisse en patinant sur la patinoire sur le lac, y jouer au hockey ou au ballon balai. Eh! Que dire de la glissade! Nul talent requis, seulement un plaisir assuré et des rires prometteurs.

Ce noyau de sportifs amène peu à peu le Gray Rocks à développer des infrastructures dignes de leurs attentes, entre autres dans le domaine du ski.

Le ski et l’aménagement du Pain de Sucre*

À la fin du XIX° siècle, l’Amérique ne connaît pour marcher dans la neige que l’invention amérindienne : les raquettes. Quand des natifs des pays scandinaves immigrés au Canada, utilisent de longues planches qu’ils appellent des skis, pour glisser sur la neige, ils font vraiment figure d’excentriques! Pourtant l’Europe, dès les années 1890, a été prise d’un engouement sans précédent pour cette nouveauté.

Chez les Wheeler dont l’hôtel est le premier établissement laurentien à ouvrir toute l’année, le fils aîné Tom reçoit une paire de ski à l’hiver 1908 et prend plaisir à explorer champs et forêts du domaine avec quelques clients avant-gardistes. En mars 1916, lui, son jeune frère Harry et quelques clients téméraires, grimpent la montagne Tremblante sur leurs skis et, qui plus est, la dévalent ensuite. C’est une première!

En 1920, le Gray Rocks innove en aménageant une pente sur la montagne derrière l’hôtel pour la pratique de ce tout nouveau sport. En 1932, un allemand, Bill Pauly, y donne les premiers cours de ski jamais prodigués au Québec. La même année, le Gray Rocks construit un refuge en bois rond au sommet du Mont-Tremblant pour les sportifs les plus hardis! Et la progression continue. En 1934, un remonte-pente est installé sur le Pain de sucre : un câble d’acier actionné par un moteur hisse les skieurs au sommet de la pente. Le plaisir sera maintenant axé sur la descente!

En 1938, une école de ski est fondée et, Herman Gadner, en élabore le premier programme de leçons. C’est encore une fois une première de ce côté-ci de l’Atlantique. Ce professionnel formera plusieurs skieurs de calibre international.

Et le progrès ne s’arrête pas là. Le premier T-Bar fait son apparition sur la montagne en 1944… il est rejoint par un premier télésiège au tout début des années 1950. À peu près au même moment où s’élabore l’idée des « semaines de ski ». Un concept qui devient réalité en 1951.

*Nom de la montagne où s’établit le centre de ski.

L’école de ski « Snow Eagle »

Depuis l’ouverture des pentes de ski sur le Pain de Sucre et l’installation du remonte-pente en 1934, et surtout depuis que Bill Pauly, ce moniteur de ski d’origine allemande, a donné ses premières leçons de ski aux clients de l’hôtel Gray Rocks, Harry Wheeler songe à organiser une vraie école de ski comme dans quelques centres européens. Son idée se concrétise quand deux Autrichiens immigrés au Canada acceptent de relever ce défi en 1938. Herman Gadner et Hans Falkner, son cousin, travaillaient déjà comme moniteurs de ski dans les Alpes. Ils transposèrent leur expertise et le nom de leur ancienne école à la nouvelle du Gray Rocks : Snow Eagle Ski School.

Gadner est très prussien, il dirige l’école avec autorité. C’est un athlète discipliné, il ne boit pas et ne fume pas et aimerait que tous ceux qui s’adonnent à un sport soient ainsi.

Avec son cousin, il bâtit une technique personnelle basée sur des mouvements exagérés et de gros transferts de poids. Sa méthode insiste sur le fait de maîtriser une étape avant de travailler l’étape suivante. Le processus d’apprentissage s’avère long mais les gens veulent revenir pour continuer à s’améliorer.

Malheureusement, en 1945, lors d’un voyage de ski à Banff à la fin de la saison, Gadner est enseveli mortellement par une avalanche. Son décès est une grande perte pour l’hôtel et l’école de ski. L’année suivante, on en confie les rênes à Hannes Schneider, puis l’année subséquente à Luggi Foeger, un adepte de la technique Arlberg, fondamentalement différente de celle préconisée par Gadner. Réal Charrette qui est revenu travailler à Gray Rocks après la guerre est son assistant.

Finalement, en 1948, Réal Charrette accède au poste de directeur de la Snow Eagle ski School, rompant avec la tradition des instructeurs européens. C’est le premier Canadien à accéder à un tel poste. Il est à l’origine des « ski weeks » qui fera la renommée du Gray Rocks dans la deuxième moitié du vingtième siècle.